Franz Kafka

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Julien
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Franz Kafka

Messagepar Julien » sam. avr. 22, 2006 9:12 am

Pour démarrer cette rubrique Littérature, je souhaiterais vous parler de Franz Kafka, un célèbre écrivain Pragois, notamment auteur de chef-d'oeuvres comme Le Procès, Le Chateau ou encore Lettre Au Père.

Franz Kafka naît le 3 juillet 1883 à Prague, en Bohème. Le royaume est alors rattachée à la couronne autrichienne. Il est l’aîné des quatre enfants de la famille Kafka, et l’unique garçon. Ses deux frères, nés en 1885 et 1887, décèdent en bas âge. Sa mère, Julie Kafka, née Löwy, est issue d'une famille aisée de Juifs allemands, tandis que son père, Hermann Kafka, est originaire d'un milieu beaucoup plus modeste. D'abord marchand ambulant, celui-ci a ouvert à Prague un magasin de nouveautés, qui prospère à l’époque. Membre des classes moyennes, il ambitionne suivant son exemple que ses enfants s’élèvent dans la hiérarchie sociale et use parfois de la brutalité à leur encontre.

Le jeune Franz fréquente ainsi l'école primaire allemande, avant d’entrer en 1893 au lycée classique d'État de langue allemande, situé dans la Vieille Ville. L’établissement est d’ailleurs essentiellement fréquenté par des élèves issus de la bourgeoisie juive. En 1901, après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires, il commence sans enthousiasme des études de droit à l'université de Prague. Mais l’adolescent souffre de plus en plus de l’ambiance familiale, notamment des relations conflictuelles avec son père qui règne en patriarche chez les Kafka. Au mois de novembre 1919, Franz Kafka décrira le conflit qui le ronge sans parvenir à l’exorciser en rédigeant une Lettre au père, que jamais il ne remettra à son destinataire. Tout oppose alors l’autorité paternelle et le fils. Ce dernier n’est que fragilité et interrogation. Il lui est impossible de répondre aux l'attente de son père, qui lui mène la vie dure au sein du foyer. L’adolescent est davantage attiré par son oncle Siegfried Löwy, demi-frère de sa mère, médecin de campagne à Triesch et homme d’une grande culture. En 1904, il rédige d’ailleurs une première et longue nouvelle, Description d'un combat.

Franz Kafka achève ses études supérieures en 1906, année où il est fait docteur en droit. Il effectue alors différents stages, chez un oncle avocat, puis dans deux tribunaux de Prague. Par la suite, il travaille quelque temps comme auxiliaire à la filiale praguoise des Assicurazioni Generali, une entreprise particulièrement dure avec ses employés, avant d'obtenir, le 30 juillet 1908, un poste plus tranquille à l’Institut d’assurances contre les accidents du travail, à Prague. Ses premiers textes sont alors publiés par le journal Bohemia ainsi que dans la revue Hyperon. L’année suivante, il commence à rédiger un journal, qui laisse entrevoir la morosité de son existence de fonctionnaire consciencieux. Celui-ci nous apprend que Kafka est attiré par l’idéologie sioniste, son idéal communautaire en particulier. Il fréquente également les milieux socialistes et anarchisants de la capitale tchèque, les jeunes gens du Klub mladych notamment.

Franz Kafka vit toujours sous la dépendance de ses parents. Il tente parfois de s’en éloigner, soit en prenant une chambre indépendante, soit pour s'installer chez sa sœur Ottla. En 1911, Kafka voyage également en compagnie de Max Brod. Ensemble, les deux amis parcourent la Suisse, l’Italie du Nord, effectuant également un séjour à Paris. Chez les parents de celui-ci, Kafka fait la rencontre de Felice Bauer, une jeune fille dont il devient immédiatement amoureux. Alors que Max Brod se marie, Franz Kafka est plus que lamais obsédé par la solitude et son célibat. Le 20 septembre 1912, commence une abondante correspondante entre les deux jeunes gens. Au mois de décembre suivant, paraît Regard, un recueil qui comporte dix-huit récits. En 1913, Kafka demande pour la première fois Felice en mariage, sans succès. Une des amies de la jeune fille, Grete Bloch, intervient alors auprès d’elle et les fiançailles sont enfin prononcées, le 1er juin 1914, à Berlin. Celles-ci sont cassées par la volonté de la belle-famille, dès le 12 juillet. L’année suivante, Kafka quitte enfin le foyer parental. Il continue de voir la jeune fille, mais de manière plus espacée. En 1915, La Métamorphose, celle de Grégoire Samsa en cloporte (!) paraît en volume, de même que Le Verdict l’année suivante. Au mois de juillet 1917, Franz Kafka et Felice Bauer sont de nouveau officiellement promis l’un à l’autre, avant la rupture définitive au mois de décembre...

Cette année là, se manifestent chez Kafka les premiers symptômes d’une tuberculose pulmonaire. Dans la nuit du 9 au 10 août, une crise d’hémoptysie se déclare. Pendant l’automne, il part alors en convalescence à Zurau, une ville située dans les monts Tatra, au nord-ouest de Prague, non loin de chez sa sœur Ottla. En 1919, commence une relation amoureuse avec Julie Wohryzek, année où est également publiée Dans la colonie pénitentiaire. Un médecin de campagne parait peu après. A partir du mois d’avril 1920, Kafka entame également une correspondance avec Milena Jesenska-Pollak, sa traductrice tchèque. Il lui confie d’ailleurs à la lecture le commencement de son journal, au mois d’octobre 1921. Peu à peu cependant, son état de santé s'aggrave et rend nécessaire un long séjour en sanatorium, du mois de décembre 1920 à l'automne 1921. Kafka, qui ne peut plus depuis longtemps accomplir son travail d’employé à l’Institut d’assurances, est bientôt mis à la retraite. En 1923, il fait la rencontre de Dora Diamant, sa dernière compagne. Ensemble, ils passent quelques mois sur les cotes de la Baltique, puis à Berlin. Le 3 juin 1924, Franz Kafka décède dans sa quarante et unième année au sanatorium de Kierling, près de Vienne.

Pendant cette courte existence, bien monotone, Franz Kafka a beaucoup écrit. Comme il l’affirme lui-même dans son journal en 1912 : " l’écriture était l’organisation la plus productive de ma nature ". Mais la plupart de ses textes n’était pas destinée à être lue. Ainsi en témoigne les recommandations qu’il destine en 1922 à son ami Max Brod, alors qu’il se sait condamné, dans le chiffon de papier qui est considéré comme son testament. Celui-ci, connaissant la valeur littéraire des manuscrits du défunt, rompt son engagement. Tout les écrits de Kafka seront ainsi livrés au public : des textes achevés, des ébauches et des brouillons, des récits réprouvés ou qu’il aurait été nécessaire à l’écrivain de retravailler. Au delà d’une curiosité malsaine, c’est surtout le respect que l’on éprouve désormais pour celui que l’on considère comme un auteur majeur qui commande cette exhumation systématique. On en saura d’ailleurs davantage sur l’existence de Kafka en 1937, année où Max Brod publie à Prague une biographie de son ami.

Le Procès, son texte apocryphe le plus aboutit, paraît ainsi dès le 26 avril 1925, suivi par Le Château l’année suivante, Amerika en 1927 ainsi que La Muraille de Chine, un recueil de nouvelles en 1931. Au public cultivé, qui avait pu apprécier les œuvres de Kafka publiées de manière isolée avant-guerre, s’ajoute désormais un lectorat beaucoup plus large. Et dans les deux décennies qui suivent, l’écrivain tchèque de langue allemande connaît une véritable vogue, un enthousiasme littéraire ! Ne décrit-il pas dans le roman, Le Procès, les bureaucraties policières qui fleurissent à l’Est de l’Europe ? Et de plus, ne peut-on voir avec Dans la Colonie pénitentiaire, une préfiguration des camps ? Parallèlement à cette lecture politique de l’œuvre de Kafka, se développe également un commentaire plus philosophique. Joseph K., l’angoissé, celui qui est perdu au milieu d’un monde absurde, préfigure ainsi les personnages d’Antoine Roquentin de La Nausée de Sartre ou le Meursault de L’Étranger de Camus. Autrement dit, l’œuvre posthume de l’écrivain tchèque apporte de l’eau au moulin de l’existentialisme et le mot " kafkaïen ", un nouvel adjectif qui rappelle l’atmosphère oppressante de ses textes, apparaît peu après la fin de la seconde Guerre mondiale dans la langue française.

(Source: http://www.19e.org/personnages/etranger/kafka.htm)

Pour ma part, la lecture de ses œuvres m'ont vraiment fasciné car extrêmement riches en métaphores et en allusions allégoriques. Ce n'est pas forcément facile à lire (faut s'accrocher parfois!) mais pour vous donner une idée du génie de l'auteur, il avait "prédit" les camps de concentration et l'absurdité des régimes totalitaires (lisez Le Procès). Voila, en espérant que le sujet vous intéressera, n'hésitez pas à réagir et à apporter vos informations et envies !

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Pives
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Messagepar Pives » sam. avr. 22, 2006 2:44 pm

Le Procès T__T

Ca me rappelle mon bac de Littérature ça :P
Mine de rien, j'avais adoré ce bouquin. L'ambiance y est à la fois intriguante et de plus en plus dérangeante au fur et à mesure que Joseph K se perd dans le système judiciaire. Très très intéressant.

Sinon, j'avais lu la Métamorphose il y a quelques temps, mais j'ai moins aimé.

DriDri31
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Messagepar DriDri31 » dim. mai 07, 2006 1:57 pm

Oh tu as passé un Bac L ?! Moi je vais peut-etre passer en 1ère L (non je n'ai pas redoublé, c'es à cause de ma naissance en Janvier ^^), je trouve ça extra de parler jeux vidéos avec des gens qui savent parler !! Sinon je tenais à féliciter la personne ayant fait la radio, elle est exellente !! Bravo donc à cette personne.

Adel
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Messagepar Adel » mar. mai 29, 2007 10:27 pm

J'ai lu Le Chateau.

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Julien
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Messagepar Julien » lun. juin 04, 2007 10:04 am

Tu as le droit de nous en dire plus. :)

Adel
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Messagepar Adel » mer. juin 06, 2007 2:44 am

Puisque j'en ai l'autorisation je vais essayer, en cette heure maussade de la nuit =_=

C'est l'histoire d'un arpenteur, M. K, qui a pour mission d'aller dans ce village où il y a un chateau pour y effectuer des mesures d'arpentage sur le terrain du chateau, donc :)

En arrivant dans une auberge située en bordure du village, on se rend compte que les gens sont très peu ouvert avec les nouvelles têtes.
Et on s'en rendra bien plus compte lorsque M. K arrive au sein même du village.

Lui ce su'il veut c'est juste faire son travail, mais le fameux chateau, on en entend juste parler. Pas moyen que notre homme puisse avoir un contact avec un responsable du chateau afin de définir la zone du terrain du chateau à mesurer.

La plupart des personnages sont louches mais souvent complexes à la fois oO

Les meilleurs exemples sont les deux aides dépechés du Chateau pour le seconder (on voit là que l'admnistration garde un oeil sur vous, a connaissance de votre existence mais que ça ne va pas plus loin; M. K n'a pas de facilité pour accomplir sa tâche).
Ces deux aides donc, sont apparement des jumaux étant donnés qu'ils ont la même tête. Quand ils rentrent en scène, on est aussi surpris que M. K quand il les voit, parce qu'ils sont décrit exactement comme un unique personnage dupliqué.

Les péripéties sont nombreuses, parfois je m'ennuyais en le lisant mais c'est surtout l'ambiance morose, tendue par moment, loufoque dans d'autres qui m'a fait accrocher durant ces moments de semi-lassitude.

Je n'vais pas en dire plus, pour pas spoiler non plus hein...

Mais en gros c'est une métaphore assez complexe du système et de l'adminstration, même s'il y a d'autres interpretations de l'oeuvre.

A noter que Le Chateau est une oeuvre inachevée, et que le livre fini en plein milieu d'une phrase.

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Chrono
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Messagepar Chrono » ven. janv. 18, 2008 1:04 am

La métamorphose, le livre choc XD

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chocoborg
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Messagepar chocoborg » ven. janv. 18, 2008 1:11 am

Merci pour ton analyse pertinente, mais t'aurais quand même pu condenser un peu.


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